J’ai aimé chacune des parcelles de ton corps
J’ai bu jusqu’à la lie chaque soubresaut de tes rires
J’ai inventé mille rêves dans le nuage de tes yeux
J’ai oublié que ce n’était qu’une trêve, un mirage pour deux
Puisque demain…

J’ai goutté à la pluie que dessinent tes boucles
j’ai craché à la nuit comme un jure à l’infini
J’ai oublié que demain… mais demain c’est si loin

Quand tu enfouis ton désir
quand tu souffles sur ma peau Ederlezi
quand tu ris à ma sagesse y décelant mon ivresse
j’oublie que le temps ne nous laisse…

Quand dans tes bras de marin tu m’enlaces et me serres
Quand nos doigts glissent sur les mêmes refrains
Quand nos lèvres frémissent
j’oublie que le temps ne nous laisse
plus que demain… et demain me semble si loin

Et l’écho de nos nuits qui résonnent encore
Tes pores collé à ma peau qui s’accordent et on
Fait frissonner les lamelles du temps

Pourtant le temps passe pas à pas
Et j’oublie ta peau et j’oublie ton dos
Et je joue à faire danser les foules
et me déjoue des jours qui s’écoulent

Je m’invite en Bretagne dans la pierre des palabres
Au café de la pente je charme et je nargue
La montagne défiante et ce désert qui te hante

J’écoute les fantômes des confréries oubliées
Ils s’étirent en épées ornent les cheminées
Dans une chapelle saccagée je suis femme templier


Et je cours sur terre pour oublier l’écho
Je cours en arrière même s’il le faut
J’y’oublie ta peau et le goût d’hier
Le Finistère me sourit il a les pieds dans l’eau

alors j’oublie les demains
j’oublie les ederlezi
Dans le creux d’autres mains
j’oublie que demain
tu reviens…

Et je cours sur terre pour oublier l’écho
Je cours en arrière même s’il le faut
J’y’oublie ta peau et le goût d’hier
Le Finistère me sourit il a les pieds dans l’eau

alors j’oublie les demains
j’oublie les ederlezi
et dans le creux d’autres mains
j’oublie que demain
tu reviens…

Tu es parti longtemps tu voguais tu filais
et depuis l’océan tes pages me défiaient
« sois heureuse et vivante c’est le terreau de notre lien
ce lien pour lequel je ne crains rien »

Dans l’été brûlant j’ai séché mes larmes
le vent de l’Orient me dévoilait ses drames
un pays sans enfance, le sale bruit des armes
pourtant des hommes y chante et font trembler mon âme
Et j’ai beau m’enfouir en toi toute entière
j’ai beau réjouir d’être à tes cotés
rien ne pourrait faire taire l’écho de là-bas
ce bleu souvenir, tendre Djudjura

Alors je pars retrouver les accents berbères
je m’en vais plonger mes yeux dans le désert
je pars à mon tour, je vais en voyage
je quitte la tour, cette fois
c’est moi qui prend le large.

kin ranni wouli ter hor
la hadjiz la houdoud

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